Tchad : le Parlement approuve le mandat présidentiel illimité et renouvelable de 7 ans

Au Tchad, les députés et sénateurs, réunis en Congrès, ont majoritairement approuvé la révision constitutionnelle. La nouvelle Constitution introduit un mandat présidentiel de sept ans renouvelable indéfiniment, une mesure immédiatement critiquée par l’opposition.

Le texte proposé par le Mouvement patriotique du salut (MPS) du président Mahamat Idriss Déby Itno a été adopté à l’unanimité par les 236 membres présents sur 257, sans opposition. Initialement prévu pour le 13 octobre, le vote a vu le parti d’opposition Rassemblement national des démocrates tchadiens-Le Réveil (RNDT) quitter la salle avant le scrutin. Dans une lettre aux députés, l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké a qualifié cet amendement d’inconstitutionnel et autoritaire. Cette décision entrera en vigueur lors de la prochaine élection présidentielle, modifiant la Constitution qui autorisait jusqu’à présent un mandat de cinq ans avec un maximum de deux mandats consécutifs.

Max Kemkoye, porte-parole de la plateforme d’opposition du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) :  « Les résolutions d’un parti sont devenues des lois de la République, qui plus est une loi fondamentale. Il n’y a plus de différence entre le MPS et la République. cette Constitution donne deux ans cadeau à Mahamat Idriss Deby Itno. »

Le président Mahamat Idriss Déby Itno a pris le pouvoir en 2021 suite au décès de son père, Idriss Déby Itno, qui a gouverné le pays pendant trente ans. Les généraux de l’armée l’ont alors désigné chef de transition. En décembre 2023, une nouvelle constitution a été approuvée par référendum, et en mai 2024, M. Déby a remporté les élections présidentielles, jugées peu crédibles par les observateurs internationaux.

En janvier et février 2025, le Tchad a organisé des élections législatives et sénatoriales, largement remportées par le MPS.

PHOTO : FB - Présidence de la République du Tchad