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L’Iran suspend officiellement sa coopération sur le nucléaire avec l’AIEA

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L’Iran a officiellement suspendu mercredi sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), après avoir multiplié les accusations à son encontre depuis la récente guerre avec Israël.


Le 25 juin, au lendemain du cessez-le-feu qui a mis fin à 12 jours de guerre, le Parlement iranien a voté massivement un projet de loi suspendant la coopération entre la République islamique et l’agence de l’ONU. Le Conseil des Gardiens, organe chargé d’examiner la législation en Iran, a ensuite approuvé la loi, qui a été ratifiée par le président iranien, Massoud Pezeshkian, et est ainsi entrée en vigueur. L’ONU a exprimé son inquiétude face à cette décision.


La télévision publique Iranienne : « Massoud Pezeshkian a promulgué la loi suspendant la coopération avec l'AIEA. »


Stéphane Dujarric, porte-parole de l'AIEA : « Nous avons vu la décision officielle, qui est évidemment inquiétante. Le secrétaire général (Antonio Guterres) a été constant dans son appel à l’Iran de coopérer avec l’AIEA. »


Tammy Bruce, la porte-parole du département d’État américain : « Nous utiliserons le mot inacceptable, que l’Iran ait choisi de suspendre sa coopération avec l’AIEA à un moment où il a la possibilité de faire marche arrière et de choisir la voie de la paix et de la prospérité … L’Iran doit coopérer avec l’AIEA. »


Gideon Sa'ar, le ministre israélien des Affaires étrangères : « La communauté internationale doit agir de manière décisive dès maintenant et utiliser tous les moyens à sa disposition pour mettre un terme aux ambitions nucléaires de l'Iran. »


Cette suspension implique que l’Iran n’est plus tenu de se soumettre aux inspections internationales ni de rendre compte de ses activités dans ses réacteurs et installations nucléaires. Par conséquent, les inspecteurs de l’AIEA n’auront plus accès aux sites nucléaires iraniens. En réaction à cette annonce, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a exhorté les pays de l’E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni) à rétablir "toutes les sanctions contre l’Iran". Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA, a qualifié cette situation de violation grave des obligations internationales. Il avait récemment déclaré à la chaîne américaine CBS que malgré les dommages causés aux installations nucléaires iraniennes lors des bombardements, l’Iran conserve la capacité de reconstruire ses installations et pourrait reprendre l’enrichissement d’uranium dans les mois à venir. Les autorités iraniennes affirment qu’une coopération avec l’agence est impossible tant que la sécurité des installations nucléaires du pays n’est pas garantie. Elles accusent notamment l’AIEA de couvrir les "agressions du régime sioniste". Face à ces accusations, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont exprimé leur soutien à l’AIEA et à son directeur général, soulignant l’importance du respect des obligations internationales en matière de non-prolifération nucléaire.

La question de l’enrichissement est au cœur des désaccords entre l’Iran et les États-Unis. Ces derniers avaient engagé en octobre des pourparlers indirects, interrompus par la guerre. Israël, affirmant que l’Iran était proche de fabriquer l’arme nucléaire, a lancé le 13 juin une attaque massive contre ce pays, frappant des centaines de sites nucléaires et militaires. L’Iran, qui dément vouloir se doter de la bombe atomique mais défend son droit à enrichir de l’uranium à des fins civiles, a riposté avec des tirs de missiles et de drones sur Israël. Les bombardements ont fait au moins 935 morts en Iran, selon un bilan officiel. En Israël, 28 personnes ont été tuées par les tirs iraniens.


PHOTO : BUREAU DU GUIDE SUPRÊME IRANIEN/AP)

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