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Au Brésil, une opération de police contre un gang à Rio de Janeiro a fait 119 morts.

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Mercredi 29 octobre, les autorités ont annoncé que le bilan d’une importante opération policière menée contre un réseau criminel organisé à Rio de Janeiro, la deuxième plus grande ville du Brésil, s’élevait à au moins 119 morts.


Après avoir annoncé une soixantaine de morts mardi, les autorités de Rio ont revu leur bilan à la hausse, estimant désormais le nombre de victimes à au moins 119 : 115 criminels présumés et quatre policiers. Ce drame fait suite à la plus grande opération policière jamais menée dans la ville, mobilisant 2.500 agents contre le Comando Vermelho (Commandement rouge), principal groupe criminel de Rio, actif dans les favelas, quartiers populaires densément peuplés.  Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une enquête d’un an qui a déjà conduit à 113 arrestations. Les services du Défenseur public, organe de l’État de Rio qui fournit une assistance juridique aux plus démunis, font quant à eux état d’au moins 132 morts.


Marta Hurtado, porte-parole des Nations unies pour les droits de l'homme au Brésil : « Nous comprenons parfaitement les défis que représente le fait d'avoir à traiter avec des groupes criminels violents et bien organisés tels que le Comando Vermelho. Cependant, la longue liste d'opérations ayant entraîné de nombreux décès, qui touchent de manière disproportionnée les personnes d'origine africaine, soulève des questions sur la manière dont ces raids sont menés. Le Brésil doit rompre le cycle de l'extrême brutalité et veiller à ce que les opérations de maintien de l'ordre soient conformes aux normes internationales relatives à l'usage de la force. »


Raul Santiago, activiste : « Beaucoup d'entre eux ont été tués d'une balle dans la nuque, un tir dans le dos. »


Albino Pereira Neto, avocat : « On voit des marques de brûlures, des personnes ont été attachées. Certains se sont rendus, mais ont été tués de sang-froid. »


Le gouverneur de l’État de Rio juge l’opération de succès, déplorant uniquement la perte des quatre policiers tués. Il souligne la saisie de 100 fusils d’assaut et d’importantes quantités de drogue. Dans ces quartiers densément peuplés, les habitants vivent sous la coupe de ces trafiquants. Le président Lula, ce soir, se dit sidéré par le lourd bilan de cette intervention policière.


Avant cette intervention policière, le précédent le plus violent de l’histoire du Brésil remontait à 1992, lorsque 111 détenus avaient péri lors de la répression d’une mutinerie dans la prison de Carandiru, près de Sao Paulo.

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