Procès des viols de Mazan : le seul accusé qui a fait appel condamné à 10 ans de prison
- MD SHOW
- 10 oct.
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Condamné initialement à neuf ans de prison pour les viols infligés à Gisèle Pelicot, Husamettin Dogan a vu sa peine portée à dix ans jeudi par la cour d’assises d’appel du Gard. Il dispose de dix jours pour faire appel en cassation.
Husamettin Dogan, le seul accusé à avoir fait appel, a été condamné ce jeudi 9 octobre à 10 ans de prison, soit un an de plus que la peine initiale prononcée en décembre par la cour criminelle du Vaucluse. Au cours des quatre jours de procès, cet ancien ouvrier de 44 ans a nié avoir eu l’intention de violer Gisèle Pelicot et a affirmé que Dominique Pelicot ne lui "avait jamais dit" que la victime "était droguée". Le procureur général avait requis une peine de 12 ans. Il est condamné à dix années de réclusion avec un suivi socio-judiciaire et une injonction de soins pendant cinq ans.
Gisèle Pelicot : « J’ai le sentiment d’être allée au bout de cette épreuve qui a duré cinq ans. Je souhaite ne jamais retourner dans un tribunal de ma vie. Moi, le mal est fait. Il va falloir que je me reconstruise sur cette ruine. Je suis en bonne voie … Que les victimes n’aient jamais honte de ce qu’on leur a imposé par la force … Arrêtez de dire que je suis une icône. C’est malgré moi. Je suis une femme ordinaire qui a levé le huis clos. »
Dominique Sié, l’avocat général : « Le viol, c’est comme une petite mort qui est des plus sournoises. Qui est une destruction au compte à rebours et à ce titre la peine ne peut être qu’à hauteur de la gravité des faits de M. Dogan … un homme totalement responsable de ses actes qui a dénié l’humanité de [Gisèle] Pelicot et a participé comme tous les autres à une œuvre de destruction massive d’une femme livrée en pâture … Les actes sexuels commis sur personne endormie sont constitutifs du viol, car la victime n’a pas été en mesure d’exprimer son consentement … l’intention, en droit, ce n’est pas le projet de l’acte, c’est la conscience de l’acte. ».
Dans cette cour d’appel, cinq hommes et quatre femmes, citoyens choisis au hasard, ont parfois été stupéfaits d’entendre l’accusé insister sur le fait qu’il n’était pas un violeur et qu’il était lui-même une victime dans cette affaire. Ces jurés garderont probablement en mémoire les images insoutenables des vidéos, des viols filmés et conservés par Dominique Pelicot. Quatorze vidéos, totalisant vingt minutes de visionnage, montraient des gros plans et des plans plus larges où l’on voyait l’accusé manipuler une Gisèle Pelicot complètement inerte, son visage relâché, ronflant parfois.
En décembre à Avignon, Dominique Pelicot, chef d’orchestre d’une décennie de viols sur son ex-épouse, a été condamné à 20 ans de réclusion, la peine maximale, pour avoir livré celle-ci, droguée et inconsciente, à des inconnus recrutés sur internet. Cette affaire exceptionnelle est devenue un symbole mondial des violences faites aux femmes lorsque Gisèle Pelicot a insisté pour que le procès ne soit pas à huis clos, afin que "la honte change de camp". Après quatre mois d’un procès retentissant, ses 50 co-accusés ont été condamnés à des peines allant de trois ans de prison, dont deux avec sursis, à 15 ans.
PHOTO : © LAURENT COUST/ABACAPRESS.COM




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