Standard & Poor's dégrade la note du Sénégal (B-)

S&P Global Ratings a annoncé une nouvelle dégradation de la note souveraine du Sénégal, qui passe de B à B-, soit un cran en dessous de la précédente évaluation. Cette baisse constitue la deuxième en moins de cinq mois.

À la suite d’un audit récent, le Sénégal a revu à la hausse ses chiffres de la dette. S&P estime désormais que le ratio dette/PIB du gouvernement a atteint 118 % à la fin de l’année dernière, contre une précédente prévision de 104 %. Le ministère des Finances du Sénégal a publié un communiqué indiquant qu’il "prenait acte" de la décision de S&P et réaffirmait son engagement en faveur de la transparence budgétaire. Le ministère a également rassuré ses partenaires sur la capacité de l’État à honorer ses engagements.

Standard & Poor's : « malgré des perspectives de croissance économique toujours solides et un potentiel important à moyen terme, la situation budgétaire du Sénégal est désormais plus contrainte. Cette vulnérabilité accrue rend les finances publiques beaucoup plus exposées à d’éventuels chocs économiques et financiers négatifs à l’avenir … Nous comprenons que les besoins de financement extérieur du Sénégal dépassent largement nos estimations précédentes, ce qui pourrait compliquer les négociations en cours pour un nouveau programme avec le Fonds monétaire international … Cette révision significative à la hausse de la dette prive le Sénégal de toute marge de manœuvre budgétaire pour faire face à d'éventuels chocs économiques ou financiers à l'avenir. »

En réponse à la dégradation de la note, les autorités sénégalaises tiennent à préciser que la publication des données provisoires relatives au stock de la dette publique pour 2023 et 2024 s’inscrit dans une démarche de transparence accrue, conformément aux instructions des plus hautes autorités. Ces chiffres sont le fruit d’un exercice de fiabilisation des données mené avec l’appui d’un cabinet international indépendant, portant sur l’ensemble du portefeuille de la dette de l’administration centrale. Le ministère des Finances et du Budget explique également que l’augmentation des ratios dette/PIB ne prend pas encore en compte les résultats attendus de l’exercice de rebasage du PIB, qui seront publiés dans les mois à venir. Cet exercice, en préparation depuis un certain temps, permettra de donner une image plus précise de la taille de l’économie sénégalaise en adoptant un périmètre aligné sur son niveau de développement économique. Le nouveau gouvernement, qui a fait de la transparence budgétaire et du redressement financier l’un de ses principaux chevaux de bataille, se retrouve face à un défi considérable : restaurer la crédibilité auprès des investisseurs tout en poursuivant des engagements sociaux et économiques ambitieux.

La prochaine évaluation de la note du Sénégal est prévue pour le 16 novembre.