Trump met fin aux sanctions visant la Syrie sauf pour Bachar al-Assad

Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret formalisant le démantèlement des sanctions américaines contre la Syrie

Lundi 30 juin, Donald Trump a signé un décret présidentiel officialisant la levée des sanctions américaines contre la Syrie. Ce décret souligne les "mesures positives" prises par les autorités syriennes depuis la chute d’Assad. Il démantèle ainsi l’architecture globale des sanctions américaines, y compris la déclaration d’urgence nationale de 2004. Cependant, les États-Unis maintiennent les sanctions contre Assad, qui a trouvé refuge en Russie, ainsi que contre ses associés, les auteurs de violations des droits de l’homme, les trafiquants de drogue et les personnes liées à l’État islamique, comme le précise le décret.

Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche : « Il s’agit d’un effort pour promouvoir et soutenir le chemin du pays vers la stabilité et la paix. »

Assaad al-Chibani, le chef de la diplomatie syrienne (X) : « Un tournant important, qui favorise l'entrée de la Syrie dans une nouvelle phase de prospérité, de stabilité et d'ouverture sur la communauté internationale … Avec la levée de ce grand obstacle à la reprise économique, s'ouvrent les portes tant attendues de la reconstruction et du développement, ainsi que de la réhabilitation des infrastructures vitales, créant ainsi les conditions nécessaires pour un retour digne et sûr des déplacés syriens dans leur patrie. »

Marco Rubio, le secrétaire d’État : « Je réexaminerai les désignations de HTC et du président al-Charaa comme terroristes mondiaux spécialement désignés, ainsi que la désignation de la Syrie comme État soutenant le terrorisme. »

Lors de sa visite à Ryad, le 13 mai, le président Trump avait créé la surprise en annonçant la levée des sanctions américaines. Il exprimait ainsi sa volonté d’offrir une chance de "grandeur" aux nouvelles autorités de Damas. Le lendemain, il rencontrait Ahmed Al-Charaa, président syrien par intérim. Ce dernier dirige la coalition rebelle dirigée par le groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham (HTS), qui a évincé le président syrien en décembre. Depuis, Washington a progressivement assoupli la plupart de ses sanctions afin de faciliter le retour de la Syrie sur la scène financière internationale. Par ailleurs, des autorisations ont été mises en place pour encourager de nouveaux investissements en Syrie. Le geste américain pourrait encore se concrétiser plus pleinement dans les mois à venir. Si le retrait de la Syrie de la liste américaine des pays accusés de soutenir le terrorisme n’est pas encore acté, le secrétaire d’État Marco Rubio n’a pas caché son ambition d’évoluer vers cette option.

La Syrie, dirigée par le clan Assad depuis plusieurs décennies, est soumise à des sanctions internationales depuis 1979. Ces sanctions ont été renforcées après la répression par Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011, qui ont déclenché la guerre.

PHOTO : REUTERS / AGENCE DE PRESSE SAUDI